Programme
Rencontre

Pauline le Boulba

Tender Session / Atelier : J.J.

Travaillant depuis plusieurs années sur la notion de critique affectée en danse, j’imagine des pièces comme des réponses à des danses vues. Pour ce nouveau projet, intitulé J. J., il m’importe de revenir sur la figure de Jill Johnston (1929-2010), critique de danse dans les années 1960 à New York et activiste féministe lesbienne. À travers le recours au remake, au montage et aux procédés anachroniques, la résidence me permettra, avec la collaboration de l’artiste-chercheure Aminata Labor, de concevoir une première cartographie des gestes de Jill Johnston. En partant de documents d’archives et de la fabrication de nouveaux matériaux, nous effectuerons une relecture de ses vies sous un prisme fictionnel. Pendant ce premier temps de création à Bruxelles, nous souhaiterions partager nos avancées et nos réflexions avec les communautés LGBTQI+ de la région et tou·te·s celleux qui ont un intérêt pour une approche féministe et queer de l’histoire de l’art.

Une Tender session est un temps d’échanges au cours des Résidences / Créations. Le public est invité à collaborer au développement d’une recherche artistique, et ce selon les besoins spécifiques des artistes en résidence. Ils/Elles adresseront des questions, feront expérimenter des nouveaux dispositifs, outils, demanderont de remplir un questionnaire ou de … Nous vous invitons à être au service d’un.e ou plusieurs artistes pendant une heure ou deux. Ces échanges sont intellectuellement tendres et riches, et l’écoute de tous envers chacun est attentionnée. Outre le public du jour, un comité constitué de 10 voisin.es habitant ou travaillant sur la rue de Flandre sera présent. Ceux-ci et celles-ci collaborent avec nous toute la saison.

Biographie de l'artiste:

Pauline Le Boulba développe entre 2013 et 2019 une recherche-création au département Danse de Paris 8 et soutient, en octobre 2019, une thèse intitulée « Les bords de l’œuvre. Réceptions performées et critiques affectées en danse ». Son travail s’inscrit dans une réflexion autour des discours sur/de la danse et tente de proposer de nouvelles manières de regarder les oeuvres, de dialoguer avec elles, de danser depuis elles. Mêlant dans ses pièces texte projeté, prise de parole parlée et chantée, partition gestuelle et documents vidéo, elle fabrique un agencement de ces différents médiums pour inventer une langue sensible et poétique. Envisageant les oeuvres des autres comme des bords depuis lesquels il est possible de s’appuyer et de délirer, elle s’attache à restituer au plateau une histoire de la danse depuis le point de vue d’une spectatrice-performeuse. Nourrissant un intérêt pour l’histoire des luttes LGBTQI+ et les récits minoritaires, elle combine savoirs théoriques et savoirs populaires, descriptions de gestes et rap, documentaire et fiction. Elle a crée La langue brisée - un projet constitué de trois solos (2015-2017) comme trois réponses à des danses vues. Elle crée en juin 2019 un nouveau solo, Ôno-Sensation, qui porte sur sa réception d’Admiring La Argentina de Kazuo Ôno (1977). Elle travaille actuellement sur un projet autour de la critique de danse et activiste féministe lesbienne Jill Johnston (1929-2010) qui verra le jour en 2021 et déploiera un objet éditorial, des films et un spectacle.